Jusqu’en 2013, la FMH a publié chaque année, pendant 30 ans, une étude sur les revenus des médecins en activité. Toutefois, à partir de 2013, l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) a interdit l’utilisation des données sur les revenus soumis à l’AVS nécessaires aux calculs. Il n’existerait aucun intérêt public prépondérant à cet égard.
La FMH, en collaboration avec l’Office fédéral de la statistique (OFS), a toutefois saisi l’opportunité de ce retour en arrière en matière de transparence : depuis 2015, les médecins libres praticiens fournissent des données financières détaillées à l’OFS dans le cadre du relevé MAS. Elles permettent ainsi d’obtenir des statistiques plus pertinentes que les études précédentes. Selon les résultats du relevé MAS publiés en 2021, les médecins indépendants gagnaient en 2019 en moyenne 162 455 francs par an, ce qui correspondait à un salaire horaire médian de 90 francs. La moitié des médecins libres praticiens gagnait donc moins et l’autre moitié plus que ce qu’indique cette médiane.
Les médecins atteignent ce revenu au plus tôt à la fin de leurs études et de leur formation de spécialiste, c’est-à-dire à partir d’un âge moyen de 36 ans. Pendant la période d’assistanat précédente, ils perçoivent des salaires nettement inférieurs, qui ne sont pas pris en compte dans la plupart des relevés. Parallèlement, il faut savoir que les médecins ont une charge de travail très importante. Un équivalent plein temps correspond actuellement à 55 heures par semaine. Ils travaillent également la nuit, les week-ends et les jours fériés et portent une grande responsabilité quant à la santé et la vie de la population.
De l’avis de la FMH, il est légitime que les activités hautement qualifiées et impliquant de grandes responsabilités soient bien rémunérées - mais cela ne justifie pas les excès ! Lorsque les médias font état de revenus médicaux nettement plus élevés, il s’agit généralement de gains qui ne peuvent pas être générés par la seule assurance sociale. Les contrats des médecins-chefs relèvent de la responsabilité des employeurs, c’est-à-dire des directions et propriétaires d’hôpitaux, donc entre autres des directeurs et directrices cantonaux de la santé.