Les données des assureurs montrent une augmentation des prestations médicales ambulatoires d’environ 6 %*. Les réponses habituelles et le Covid-19 ne suffisent pas à expliquer le phénomène.
Les coûts peuvent augmenter pour diverses raisons qui ne sont pas synonymes d’une augmentation du volume des prestations induite par les médecins. Si par exemple
La pandémie est un autre facteur externe qui influence l’évolution des coûts et aussi les besoins des patients. Beaucoup de patients sont déstabilisés et consultent plus souvent qu’auparavant. Ce phénomène touche plusieurs disciplines. Les médecins de famille font état d’un plus grand nombre de premières consultations en raison de refroidissements, les gynécologues enregistrent un besoin de conseil accru de la part des femmes enceintes, mais aussi de femmes dont le cycle a changé après la vaccination, les cardiologues sont plus souvent consultés par des patients plus jeunes qui craignent une myocardite consécutive à la vaccination.
L’augmentation du nombre de consultations est particulièrement marquée dans le groupe d’âge de 15 à 44 ans qui, comparativement à la population générale, consultait jusqu’ici moins souvent. Cette tendance s’observe déjà depuis 2017 et a été renforcée par la pandémie.
De plus, en 2021, beaucoup de patients ne se sont soumis à des examens de routine qu’après avoir été entièrement vaccinés, alors que ces examens étaient déjà prévus en 2020.
La pandémie a aussi encouragé la tendance vers l’ambulatoire. En effet, les patients évitent si possible un séjour à l’hôpital si une intervention peut aussi être réalisée dans un cadre ambulatoire.
On constate donc une fois de plus que différents facteurs se superposent quand il s’agit d’interpréter l’évolution des coûts et que ces facteurs ne peuvent être influencés que de manière très limitée par le corps médical. L’introduction d’objectifs de coûts toucherait tous les groupes de patients et les médecins devraient alors répondre à une demande qu’ils ne peuvent pas eux-mêmes influencer. Ils assument la responsabilité médicale et traitent tous les patients avec la diligence requise, mais ne peuvent pas prévoir si durant l’année, les cas « légers » se présenteront avant les cas « graves » au cabinet.
*Monitoring de l’évolution des coûts de l’assurance-maladie (MOKKE) (admin.ch) (date de consultation 25.03.2022)